Chantage dans la mer Noire: les exportations alimentaires ukrainiennes dans des conditions de guerre

Dans le cad­re de la guer­re en Ukrai­ne, Moscou a cher­ché à blo­quer, limi­ter et con­trô­ler la capa­ci­té de l’U­krai­ne à exporter des pro­duits agri­co­les vers les mar­chés mon­dia­ux. L’ou­til le plus puis­sant que le Krem­lin a uti­li­sé pour att­eind­re ces objec­tifs est le blo­cus des rou­tes com­mer­cia­les de la mer Noi­re et de la mer d’A­zov. Tant que les prix des den­rées ali­men­taires sont éle­vés et que la Rus­sie gar­de le con­trô­le des rou­tes com­mer­cia­les de la mer Noi­re, Moscou peut uti­li­ser cet­te main­mi­se sur les céréa­les ukrai­ni­en­nes com­me un levier essen­ti­el pour obtenir des con­ces­si­ons dans les négo­cia­ti­ons avec l’U­krai­ne et d’au­tres pays.

Les céréa­les ukrai­ni­en­nes et les obst­ruc­tions russes

Le blo­cus de la mer Noi­re et de la mer d’A­zov a com­men­cé avant même l’in­va­si­on à gran­de échel­le de l’U­krai­ne. Le 8 févri­er, la Rus­sie a trans­fé­ré six grands navi­res de guer­re dans la mer Noi­re, pré­ten­dum­ent pour par­ti­ci­per à des exer­ci­ces mili­taires, et a ensui­te blo­qué tous les éch­an­ges com­mer­ci­aux à desti­na­ti­on et en pro­ven­an­ce des ports ukrai­ni­ens. Lors du lan­ce­ment de l’in­va­si­on le 24 févri­er, les for­ces rus­ses ont menacé les navi­res trans­portant des céréa­les par des atta­ques direc­tes et par des mines pla­cées dans les eaux de la mer Noi­re. Cer­tains ports ont été occu­p­és (Mariu­pol, Ber­dyansk, Ska­dovsk et Kher­son) et d’au­tres sont visés ou blo­qués (Piv­den­ny, Myko­la­iv, Olvia, Ode­sa, Chor­no­mor­sk et Bil­ho­rod-Dnistrovs­ky). Les for­ces rus­ses ont endom­ma­gé les infra­st­ruc­tures d’ex­por­ta­ti­on et de stocka­ge, y com­pris de nombreux silos à grains dans tout le pays et les infra­st­ruc­tures por­tuai­res néces­saires pour le trans­fert des céréa­les vers les navi­res, notam­ment à l’in­stal­la­ti­on de Nika-Tera à Myko­la­iv et au port d’Odessa.

La Kyiv School of Eco­no­mics esti­me les dom­mages pré­li­min­aires aux infra­st­ruc­tures por­tuai­res à 622 mil­li­ons de dol­lars et que le blo­cus mari­ti­me coû­te aux agri­cul­teurs ukrai­ni­ens 11,9 mil­li­ards de dol­lars (depuis fin juil­let). Plus lar­ge­ment, le blo­cus rus­se et les atta­ques cont­re les ports ont ent­raî­né des per­tes éco­no­mi­ques majeu­res pour l’U­krai­ne esti­mées par le gou­ver­ne­ment à 1,5 mil­li­ard de dol­lars et en augmentation.

Les prix des den­rées ali­men­taires ont for­te­ment aug­men­té au prin­temps et en été der­niers, mena­çant la sécu­ri­té ali­men­taire dans de nombreux pays à reve­nu fai­ble ou inter­mé­di­ai­re d’Afri­que et d’A­sie. L’Or­ga­ni­sa­ti­on des Nati­ons Unies pour l’a­li­men­ta­ti­on et l’ag­ri­cul­tu­re (FAO) pré­voit que les prix mon­dia­ux des den­rées ali­men­taires et des ali­ments pour ani­maux pour­rai­ent aug­men­ter de 8 à 20 % d’i­ci la fin de 2022 en rai­son de la guer­re. Bien que les prix des den­rées ali­men­taires aient sui­vi une ten­dance à la baisse depuis un som­met his­to­ri­que en mars, ils restent bien au-des­sus de ce qu’ils étai­ent ces der­niè­res années. Les cont­rats à ter­me sur le blé et d’au­tres den­rées ali­men­taires, com­me indi­qué ci-des­sus, ont éga­le­ment réa­gi par de for­tes fluc­tua­tions aux évé­ne­ments liés à la guerre.

La Black Sea Grain Initia­ti­ve (BSGI) : une mes­u­re pal­lia­ti­ve limitée

Il y a eu un cer­tain nombre de pro­po­si­ti­ons à cet­te fin; le BSGI négo­cié par la Tur­quie a fina­le­ment été le plus réus­si, qui, dans l’en­sem­ble, a fonc­tion­né com­me pré­vu. Signé par l’U­krai­ne, la Rus­sie, la Tur­quie et l’O­NU le 22 juil­let 2022, le BSGI a éta­b­li les paramè­tres d’un assou­plis­se­ment par­ti­el du blo­cus naval com­me moy­en pour les cul­tures vivriè­res ukrai­ni­en­nes d’att­eind­re les mar­chés mon­dia­ux. L’in­itia­ti­ve a par­ti­el­lement levé le blo­cus. Il a ouvert trois ports mari­ti­mes ukrai­ni­ens (Odes­sa, Chor­no­mor­sk et Piv­den­ny), per­met­tant l’ex­por­ta­ti­on d’au moins 3 mil­li­ons de ton­nes de pro­duits agri­co­les cha­que mois depuis juil­let. Selon une pré­vi­si­on de KSE, les avan­ta­ges éco­no­mi­ques totaux du déblo­ca­ge des trois ports ukrai­ni­ens s’é­lè­ve­ront à 5,5 mil­li­ards de dol­lars au cours de la sai­son de crois­sance 2022–23. Selon le BSGI, les navi­res exportant des céréa­les d’U­krai­ne via la mer Noi­re sont pro­té­gés par une zone tam­pon spé­cia­le de 10 mil­les marins. Pour faci­li­ter et con­trô­ler les ter­mes du BSGI, un Cent­re de coor­di­na­ti­on con­joint, a été créé sous les aus­pi­ces de l’O­NU. La Rus­sie avait été sous la pres­si­on des pays du Moy­en-Ori­ent et d’Afri­que du Nord qui ont par­ti­cu­liè­re­ment souf­fert des con­sé­quen­ces du blo­cus, et de la Tur­quie, qui a joué un rôle extrê­me­ment important en cajo­lant la Rus­sie pour qu’el­le accep­te les con­di­ti­ons du BSGI. L’as­sou­plis­se­ment par­ti­el du blo­cus rus­se a déjà eu des con­sé­quen­ces éco­no­mi­ques import­an­tes. Depuis ce mois-ci, 4 427 voya­ges ont trans­por­té plus de 10 mil­li­ons de ton­nes métri­ques de maïs, de blé, de tour­ne­sol et de colza, de soja et d’au­tres den­rées ali­men­taires depuis les ports mari­ti­mes ukrai­ni­ens. Le minis­tè­re de la poli­tique agr­ai­re et de l’a­li­men­ta­ti­on espè­re que l’U­krai­ne pour­ra exporter envi­ron 4 mil­li­ons de ton­nes de céréa­les via le cor­ri­dor céréa­lier dans les mois à venir (s’il res­te ouvert), ce qui se rappro­che des expor­ta­ti­ons d’a­vant-guer­re de 5 à 6 mil­li­ons de ton­nes par mois. La récol­te de cet­te année dev­rait rap­por­ter envi­ron 55 mil­li­ons de ton­nes de céréa­les, dont 18 mil­li­ons de ton­nes seront néces­saires en Ukrai­ne. Le PIB de l’U­krai­ne pour­rait aug­men­ter de 2 % en 2023 si le res­te peut être expor­té au cours de la sai­son de crois­sance de cet­te année.

Mal­gré l’aug­men­ta­ti­on des expor­ta­ti­ons ukrai­ni­en­nes via le cor­ri­dor céréa­lier, le BSGI est une mes­u­re pal­lia­ti­ve limi­tée — une solu­ti­on “mieux que rien” dans le con­tex­te du con­trô­le con­ti­nu de la Rus­sie sur la régi­on de la mer Noi­re pour au moins trois raisons : 

1) La Rus­sie a pu négo­cier un cer­tain nombre de con­ces­si­ons. Les pays occi­den­taux ont accep­té de lever (et de ne pas impo­ser davan­ta­ge) les sanc­tions sur le sec­teur rus­se de l’ag­ri­cul­tu­re et des engrais en échan­ge du cor­ri­dor céréa­lier. L’UE a modi­fié les sanc­tions finan­ciè­res pour per­mett­re le paiement de ces expor­ta­ti­ons, et les États-Unis ont éga­le­ment exclu le com­mer­ce des pro­duits agri­co­les et des semen­ces de ses sanc­tions. Cela signi­fie que la Rus­sie n’est pas con­fron­tée à des restric­tions liées aux sanc­tions sur sa prop­re récol­te abond­an­te, ce qui lui per­met de pro­fi­ter des prix éle­vés sur les mar­chés mon­dia­ux des pro­duits alimentaires. 

2) Le pre­mier accord n’é­tait val­ab­le que 120 jours et a expi­ré le 19 novembre. Un nou­vel accord de 120 jours a été con­clu le 17 novembre. La durée limi­tée de ces deux accords don­ne à la Rus­sie la pos­si­bi­li­té de rené­go­cier les ter­mes et obtenir de nou­vel­les con­ces­si­ons de l’U­krai­ne et de l’Oc­ci­dent. Dans la per­spec­ti­ve des négo­cia­ti­ons de l’ac­cord de novembre, le repré­sen­tant de la Rus­sie auprès de l’O­NU, Gen­na­dy Gati­l­ov, a aver­ti dans une inter­view à Reu­ters le 13 octob­re 2022 que La Rus­sie “est prê­te à reje­ter le renou­vel­lement de l’ac­cord le mois pro­chain à moins que ses deman­des ne soi­ent satis­fai­tes”. Com­me indi­qué ci-des­sus, la Rus­sie a tem­por­ai­re­ment sus­pen­du sa par­ti­ci­pa­ti­on le 29 octob­re. Le retrait tem­por­ai­re de la Rus­sie fin octob­re a éga­le­ment mon­tré la volon­té du pays d’u­ti­li­ser le blo­cus com­me un outil de levier. L’U­krai­ne s’emploie donc à déve­lo­p­per des iti­nér­ai­res d’ex­por­ta­ti­on alter­na­tifs pour les céréa­les et autres den­rées alimentaires. 

3) De sur­croît, le BSGI est poli­ti­que­ment fra­gi­le. Bien que l’U­krai­ne et la Rus­sie aient été signa­taires, elles n’ont pas léga­le­ment con­clu d’ac­cord ent­re elles. La Rus­sie et l’U­krai­ne se sont mutu­el­lement accu­sées d’a­voir vio­lé l’e­sprit de l’ac­cord. La Rus­sie a atta­qué les infra­st­ruc­tures por­tuai­res d’O­des­sa quel­ques jours seu­le­ment après la signa­tu­re de l’ac­cord, un acte lar­ge­ment con­dam­né, y com­pris par le secré­taire géné­ral de l’O­NU Guter­res, mais sans réel­les réper­cus­sions pour la Rus­sie. Pen­dant ce temps, la Rus­sie a accu­sé à plu­sieurs repri­ses l’Oc­ci­dent de ne pas don­ner suite aux con­ces­si­ons con­ve­nues au régime de sanc­tions, affir­mant que les expor­ta­teurs rus­ses d’engrais et de pro­duits ali­men­taires sont con­fron­tés à des bar­riè­res com­mer­cia­les indues.

Mal­gré ces pro­blè­mes, le BSGI a été une solu­ti­on importan­te au pro­blè­me céréa­lier de l’U­krai­ne. Néan­moins, plu­sieurs mil­li­ons de ton­nes de céréa­les restent blo­quées en Ukrai­ne et la Rus­sie con­ser­ve le con­trô­le de la mer Noi­re, des négo­cia­ti­ons et des con­di­ti­ons des cor­ri­dors céréa­liers actu­els et futurs.

Rou­tes com­mer­cia­les alter­na­ti­ves

Au prin­temps 2022, l’U­krai­ne a com­men­cé à s’ap­puy­er sur les ports du Danu­be, mal­gré leur capa­ci­té limi­tée et le man­que d’é­qui­pe­ments pour gérer la logis­tique d’ex­por­ta­ti­on. Le trans­port de céréa­les ukrai­ni­en­nes par voie ter­rest­re s’est avé­ré tout aus­si dif­fi­ci­le : l’U­krai­ne man­que de wagons pour trans­por­ter de gros volu­mes de céréa­les, les entre­pri­ses de fret rou­tier n’ont pas assez de cami­ons pour répond­re à la deman­de et le car­bu­rant est cher. Un obsta­cle pour le trans­port fer­ro­vi­ai­re est la dif­fé­rence d’écar­te­ment des voies ent­re l’U­krai­ne et l’Eur­o­pe occi­den­ta­le, ce qui rend le trans­bor­de­ment coû­teux et fas­ti­dieux. Les files d’at­ten­te aux fron­tiè­res sont atro­ce­ment longues car il y a trop peu de pas­sa­ges fron­ta­liers et les points de con­trô­le fron­ta­liers ne sont pas encore équi­pés pour gérer les expor­ta­ti­ons de céréa­les. Mal­gré ces dif­fi­cul­tés, l’U­krai­ne a aug­men­té ses expor­ta­ti­ons de pro­duits agri­co­les par voie ter­rest­re en 3 mil­li­ons de ton­nes dans les huit mois qui ont sui­vi le début de la guer­re. L’UE et l’U­krai­ne sont en pour­par­lers pour per­mett­re aux expor­ta­ti­ons de céréa­les ukrai­ni­en­nes de pas­ser par les pays de l’UE et pour amé­lio­rer la logis­tique. Par exemp­le, un mémo­ran­dum a été signé avec Polo­gne pour le trans­port de mar­chan­di­ses via les ports de Gdy­nia et Gdańs­kan, le gou­ver­ne­ment alle­mand a annon­cé la créa­ti­on d’un «pont fer­ro­vi­ai­re céréa­lier» avec l’U­krai­ne, et le minist­re ukrai­ni­en de l’ag­ri­cul­tu­re et le com­mis­saire euro­péen de l’ag­ri­cul­tu­re se sont ren­con­trés pour dis­cu­ter des sub­ven­ti­ons de l’UE et de la logis­tique com­mer­cia­le. Les ports d’au­tres pays, tels que les pays bal­tes, ont une cer­tai­ne capa­ci­té d’expor­ta­ti­on de céréa­les ukrai­ni­en­nes ; cepen­dant, le grain ukrai­ni­en doit d’a­bord leur par­ve­nir. Tout au long de l’é­té et de l’aut­om­ne, l’U­krai­ne a coo­pé­ré avec la Rou­ma­nie, la Mol­da­vie, la Litua­nie et la Let­to­nie pour éta­b­lir des rou­tes d’ex­por­ta­ti­on par voie ter­rest­re, et il est ques­ti­on de la pos­si­bi­li­té d’u­ti­li­ser un cer­tain nombre de ports de la Bal­tique, de la mer du Nord, de la Médi­ter­ra­née, et la côte ouest de la mer Noi­re. Les entre­pri­ses agri­co­les ukrai­ni­en­nes ont ten­té de s’ad­ap­ter aux con­di­ti­ons de guer­re. Les efforts com­pren­nent l’ouver­tu­re d’un hub fer­ro­vi­ai­re logis­tique (avec des voies lar­ges et étroi­tes) à la gare de Chop à Zakar­pat­tia, le déve­lo­p­pe­ment de nou­vel­les façons de sto­cker les céréa­les (com­me dans des man­chons en plas­tique) pour fai­re face aux cul­tures excé­den­taires, l’impli­ca­ti­on des explo­ita­ti­ons agri­co­les pri­vées pour dépla­cer et sto­cker les céréa­les récol­tées aus­si loin que pos­si­ble des lignes de front, et une aug­men­ta­ti­on du nombre de points de con­trô­le pou­vant gérer de gros­ses expé­di­ti­ons. Afin d’a­mé­lio­rer la logis­tique d’ex­por­ta­ti­on, l’U­krai­ne, la Mol­da­vie et ses voisins de l’UE ont mis en place un régime com­mer­cial tem­por­ai­re de per­mis et de fran­chise doua­niè­re pour les expor­ta­ti­ons ali­men­taires ukrai­ni­en­nes vers l’en­sem­ble de la régi­on de l’UE.

Con­clu­si­on

Le cor­ri­dor céréa­lier, bien qu’­im­portant, est un arran­ge­ment limi­té, à court ter­me et pré­cai­re, car la mari­ne rus­se peut inter­dire la nour­ri­tu­re ukrai­ni­en­ne et tou­tes les autres expor­ta­ti­ons par voie mari­ti­me. Cela con­sti­tue des per­tes direc­tes réel­les et poten­ti­el­les pour les agri­cul­teurs ukrai­ni­ens, l’é­co­no­mie ukrai­ni­en­ne et la sécu­ri­té ali­men­taire mon­dia­le. La capa­ci­té de la Rus­sie à étrang­ler les expor­ta­ti­ons de céréa­les ukrai­ni­en­nes lui don­ne un effet de levier sur les prix ali­men­taires mon­dia­ux pré­cis­é­ment en rai­son de gra­ves con­sé­quen­ces éco­no­mi­ques et huma­ni­taires, en par­ti­cu­lier si la lis­te des pays souf­frant de mal­nut­ri­ti­on et de faim con­ti­nue de s’al­lon­ger. La Rus­sie déti­ent un pou­voir énor­me sur les prix ali­men­taires par­ce que la régi­on de la mer Noi­re est un con­tri­bu­teur cru­cial aux mar­chés mon­dia­ux des céréa­les. Alors que l’U­krai­ne et ses par­ten­aires peu­vent et doiv­ent ren­forcer les rou­tes d’ex­por­ta­ti­on alter­na­ti­ves, et qu’un nou­vel accord limi­té a été récem­ment con­clu, tant que le blo­cus de la mer Noi­re res­te­ra en vigueur, il con­sti­tu­e­ra une oppor­tu­ni­té de chan­ta­ge effi­cace que la Rus­sie uti­li­se­ra pro­ba­ble­ment à l’avenir.

Réfé­rence:

Weng­le, S. A., and Dan­ke­vych, V. (2022). Black Sea Black­mail. UKRAINIAN FOOD EXPORTS IN WAR CONDITIONS. PONARS Eura­sia Poli­cy Memo No. 786. For­mat PDF: Pep­m813_­Weng­le-Dan­ke­vych_­No­v2022

Susan­ne Weng­le est pro­fes­seu­re asso­ciée de sci­en­ces poli­ti­ques N.R. Dreux à l’uni­ver­si­té de Not­re Dame.

Vita­lii Dan­ke­vych est doy­en de la facul­té de droit, d’ad­mi­nis­tra­ti­on publi­que et de sécu­ri­té natio­na­le de l’uni­ver­si­té natio­na­le Polis­sia, à Zhy­to­myr, en Ukraine.

Source de l’i­mage: Wiki­me­dia Commons

image_pdfimage_print