Quelle est la perspective d’une adhésion de l’Ukraine à l’UE ?

Le pré­si­dent ukrai­ni­en, Volo­dym­yr Zelen­sky, a deman­dé que le pays soit auto­ri­sé à rejoind­re l’U­ni­on euro­péen­ne suite à l’in­va­si­on rus­se. Cepen­dant, y a‑t-il suf­fi­sam­ment de sou­ti­en poli­tique à tra­vers l’Eur­o­pe pour que l’U­krai­ne se voie off­rir une voie via­ble vers l’ad­hé­si­on à l’UE ?

Le 28 févri­er, quat­re jours après l’in­va­si­on rus­se de l’U­krai­ne, le pré­si­dent ukrai­ni­en, Volo­dym­yr Zelen­sky, s’est adres­sé au Par­le­ment euro­péen pour deman­der la mise en œuvre d’u­ne pro­cé­du­re accé­lé­rée d’ad­hé­si­on à l’U­ni­on euro­péen­ne. Plus tard dans la jour­née, il a offi­ci­el­lement signé la deman­de d’ad­hé­si­on de l’U­krai­ne. Il a été rapi­de­ment sui­vi par ses homo­lo­gues géor­gi­en et mol­da­ve, qui ont dépo­sé le 3 mars les can­di­da­tures de leurs pays pour rejoind­re le bloc.

Le 6 mars, Ursu­la von der Ley­en, pré­si­den­te de la Com­mis­si­on euro­péen­ne, a décla­ré sans s’en­ga­ger que le peu­p­le ukrai­ni­en « fait par­tie de la famil­le euro­péen­ne ». Après le som­met de Ver­sailles, les mem­bres du Con­seil euro­péen ont deman­dé à la Com­mis­si­on euro­péen­ne d’ex­ami­ner les nou­vel­les deman­des d’ad­hé­si­on, recon­nais­sant la “voie euro­péen­ne” de l’U­krai­ne. Jus­qu’à pré­sent, rien de tout cela ne s’est tra­du­it par un enga­ge­ment for­mel des États mem­bres de l’UE à accep­ter l’U­krai­ne com­me can­di­da­te à l’ad­hé­si­on. Alors, quel­les sont les per­spec­ti­ves pour les trois pays, et à quoi peut-on s’at­tendre en ter­mes de sou­ti­en de l’UE ?

Une voie rapi­de vers l’élargissement ?

Pre­miè­re­ment, il faut dire qu’u­ne accé­lé­ra­ti­on du pro­ces­sus d’é­lar­gis­se­ment de l’UE est très peu pro­bable. Depuis 1995, le pro­ces­sus d’é­lar­gis­se­ment de l’UE s’al­lon­ge sys­té­ma­ti­que­ment à cha­que nou­vel­le vague d’é­lar­gis­se­ment. Ceci est un effet de la quan­ti­té de plus en plus importan­te de réfor­mes qu’un État can­di­dat doit mett­re en oeu­vre avant de répond­re aux nor­mes poli­ti­ques et éco­no­mi­ques européennes.

Les États can­di­dats doiv­ent éga­le­ment adop­ter l’en­sem­ble de la légis­la­ti­on euro­péen­ne – éga­le­ment appe­lée l’acquis com­mu­n­au­taire – qui com­prend plus de 60 ans de règles et de lois euro­péen­nes com­mu­nes. Ce n’est pas une min­ce tâche, même pour les démo­cra­ties avan­cées. Pour réfé­rence, il a fal­lu 1 431 jours (pres­que quat­re ans) pour ache­ver le pro­ces­sus d’ad­hé­si­on men­ant à l’é­lar­gis­se­ment de 1995 pour l’Autri­che, la Fin­lan­de et la Suè­de. Et ce fut de loin le pro­ces­sus de négo­cia­ti­on le plus court de l’his­toire des élar­gis­se­ments de l’UE.

Depuis lors, le pro­ces­sus n’a fait que s’al­lon­ger et se com­pli­quer. La vague d’é­lar­gis­se­ment 2004–2007 aux pays de l’Est a mis plus de dix ans à se con­cré­ti­ser. Et les négo­cia­ti­ons en cours avec les pays des Bal­kans occi­den­taux pro­gres­sent très len­te­ment. Elles ont été ent­ra­vées ent­re autres par les veto répé­tés de cer­tains États mem­bres, des réfor­mes ina­dé­qua­tes dans les États can­di­dats et la las­situ­de des popu­la­ti­ons euro­péen­nes face à l’élargissement.

Figu­re 1 : L’ad­hé­si­on à l’UE est deve­nue un pro­ces­sus plus long et moins certain

Note : Les États qui fai­sai­ent par­tie de cha­que élar­gis­se­ment sont les sui­v­ants : 1973 (Dane­mark, Irlan­de et Royau­me-Uni) ; 1981 (Grè­ce); 1986 (Por­tu­gal et Espa­gne); 1995 (Autri­che, Fin­lan­de et Suè­de); 2004 (Chyp­re, Répu­bli­que tchè­que, Esto­nie, Hon­grie, Let­to­nie, Litua­nie, Mal­te, Polo­gne, Slo­va­quie et Slo­vé­nie); 2007 (Bul­ga­rie et Rou­ma­nie); 2013 (Croa­tie). La lis­te des can­di­dats actu­els et des can­di­dats poten­tiels com­prend l’Al­ba­nie, la Bos­nie-Her­zé­go­vi­ne, le Koso­vo, le Mon­té­né­gro, la Macé­doi­ne du Nord, la Ser­bie et la Turquie.

Par exemp­le, la Macé­doi­ne du Nord a sou­mis sa deman­de d’ad­hé­si­on en mars 2004, mais n’a com­men­cé à négo­cier avec l’UE qu’en mars 2020. Cela signi­fie que sur une péri­ode de 16 ans, les États mem­bres de l’UE n’ont même pas pu s’en­tendre sur les con­di­ti­ons d’ad­hé­si­on et l’ou­ver­tu­re des négo­cia­ti­ons. Depuis deux ans, blo­qués par un veto bul­ga­re, aucun des 35 cha­pi­tres de négo­cia­ti­ons n’a même été ouvert, encore moins clô­tu­ré. Vrai­sem­bla­ble­ment, plu­sieurs années sépa­rent encore la Macé­doi­ne du Nord de son adhé­si­on à l’UE, si jamais elle se concrétise.

La situa­ti­on est encore plus sombre pour la Tur­quie : dans son paquet élar­gis­se­ment 2021, la Com­mis­si­on euro­péen­ne a indi­qué que l’UE est « prê­te à s’en­ga­ger avec la Tur­quie de maniè­re pro­gres­si­ve, pro­por­ti­onnée et réver­si­ble », ce qui sug­gè­re que l’ad­hé­si­on n’est plus garan­tie en tant que résul­tat, même après plu­sieurs années de négociations.

La décisi­on de Zelen­sky de s’adresser au Par­le­ment européen

Même si l’é­lar­gis­se­ment relè­ve avant tout de négo­cia­ti­ons inter­na­tio­na­les impli­quant des exé­cu­tifs nation­aux et supra­na­tion­aux, les par­le­ments ont un pou­voir de rati­fi­ca­ti­on. Les trai­tés d’ad­hé­si­on néces­si­tent à la fois l’ap­pro­ba­ti­on du Par­le­ment euro­péen et des par­le­ments nation­aux. L’ad­hé­si­on de nou­veaux États mem­bres à l’UE n’est pas sou­mi­se à la pro­cé­du­re légis­la­ti­ve ordinaire par laquel­le le Con­seil euro­péen et le Par­le­ment euro­péen agis­sent en tant que co-légis­la­teurs. La nou­vel­le adhé­si­on est en fait régie par une pra­tique extra­or­dinaire, la pro­cé­du­re de consentement.

Dans le cad­re de la pro­cé­du­re de con­sen­te­ment, le Par­le­ment euro­péen ne peut pas amen­der la pro­po­si­ti­on : elle ne peut être qu’ad­op­tée ou reje­tée tel­le quel­le. Ain­si, le sou­ti­en au Par­le­ment euro­péen doit fran­chir les fron­tiè­res natio­na­les et par­ti­sa­nes pour que la moti­on d’ad­hé­si­on soit accep­tée. En ce sens, la stra­té­gie du pré­si­dent Zelen­sky con­si­stant à s’adresser direc­te­ment au Par­le­ment euro­péen était stra­té­gique­ment judi­cieu­se : il doit s’as­su­rer du sou­ti­en des mem­bres du Par­le­ment pour que le pro­ces­sus avan­ce. Obtenir le sou­ti­en du PE est nor­ma­le­ment le plus petit obsta­cle car le PE n’a jamais menacé d’ar­rê­ter un trai­té d’ad­hé­si­on. Mais il a appe­lé à arrê­ter les négo­cia­ti­ons d’ad­hé­si­on avec la Turquie.

Esti­ma­ti­on du sou­ti­en à l’ad­hé­si­on de l’Ukraine

Dans le cad­re du Euro­pean Bor­ders Dis­cour­ses Pro­ject, j’ai étu­dié (aux côtés de mes col­lè­gues) l’é­vo­lu­ti­on des débats sur l’é­lar­gis­se­ment dans les par­le­ments nation­aux et au Par­le­ment euro­péen ent­re 2004 et 2018. Nos don­nées mon­t­rent que les par­le­ments nation­aux et le Par­le­ment euro­péen ont dans une vas­te majo­ri­té sou­te­nu l’in­té­gra­ti­on de l’U­krai­ne dans l’UE. Cela s’ap­p­li­que éga­le­ment à la mise en œuvre du Par­ten­a­ri­at ori­en­tal en 2007 et à la rati­fi­ca­ti­on de l’Ac­cord d’as­so­cia­ti­on en 2017.

Figu­re 2 : Impor­t­ance de l’U­krai­ne dans les décla­ra­ti­ons fai­tes au Par­le­ment européen

Source : Com­pi­lé par l’au­teur dans le cad­re du Euro­pean Bor­ders Dis­cour­ses Project.

Mais plus intéres­sant encore, l’im­por­t­ance des ques­ti­ons ukrai­ni­en­nes dans cha­cun des par­le­ments a con­sidé­ra­ble­ment aug­men­té en temps de cri­se. Notam­ment, les dis­cus­sions sur l’in­té­gra­ti­on de l’U­krai­ne ont att­eint le pic jus­te avant et pen­dant la cri­se géor­gi­en­ne (2008) et les cri­ses de l’Eu­ro­maï­dan et de la Cri­mée (2013–2014).

Ain­si, les cri­ses agis­sent com­me des accé­lé­ra­teurs de dis­cus­sions sur l’in­té­gra­ti­on, plus encore que le pro­ces­sus d’in­té­gra­ti­on pro­pre­ment dit, qui sus­ci­te beau­coup moins d’in­té­rêt en dehors des moments de cri­se. Zelen­sky a donc été sage de sai­sir l’op­por­tu­ni­té de la cri­se actu­el­le pour fai­re avan­cer le pro­gram­me d’in­té­gra­ti­on de l’U­krai­ne. Il a dis­cu­té de l’in­té­gra­ti­on dans les insti­tu­ti­ons occi­den­ta­les dans dif­férents lieux en Euro­pe et à l’étran­ger. L’é­lan est cer­tai­ne­ment le bon pour sti­mu­ler une vague d’u­ni­té et de sou­ti­en au Par­le­ment européen.

Qui sou­ti­ent l’in­té­gra­ti­on de l’U­krai­ne dans l’UE ?

Tout au long de la péri­ode étu­diée, une net­te majo­ri­té des décla­ra­ti­ons étai­ent en faveur d’u­ne inté­gra­ti­on plus pous­sée de l’U­krai­ne, avec une moy­enne de 81 % sur la péri­ode. La plu­part des décla­ra­ti­ons fai­sai­ent réfé­rence à l’ac­cord d’as­so­cia­ti­on (406 décla­ra­ti­ons, 87% de sou­ti­en) et à la can­di­da­tu­re de l’U­krai­ne à l’ad­hé­si­on à l’UE (282 décla­ra­ti­ons, 85% de sou­ti­en), qui étai­ent, au cours de la péri­ode étu­diée, les pro­chai­nes étapes logi­ques pour l’U­krai­ne dans son pro­ces­sus d’intégration.

Le sou­ti­en à l’ad­hé­si­on réel­le était plus fai­ble tant en ter­mes de nombre de décla­ra­ti­ons que de pour­cen­ta­ge favor­able (27 décla­ra­ti­ons, 78% de sou­ti­en), mais cela res­tait beau­coup plus éle­vé que le sou­ti­en actu­el­lement accor­dé aux autres États des Bal­kans occi­den­taux. Cepen­dant, le sou­ti­en à une inté­gra­ti­on plus pous­sée de l’U­krai­ne n’est pas répar­ti équi­ta­ble­ment. Et dans ce cas, la varia­ti­on la plus importan­te du sou­ti­en se situe ent­re les États mem­bres : alors que le sou­ti­en est éle­vé par­mi les pays voisins, il dimi­nue à mes­u­re que nous nous éloi­gnons des fron­tiè­res ori­en­ta­les de l’UE.

Ceci est quel­que peu sur­pren­ant étant don­né le glis­se­ment qui s’est pro­du­it au cours des der­niè­res décen­nies ent­re les divi­si­ons inter­na­tio­na­les et supra­na­tio­na­les dans l’in­té­gra­ti­on euro­péen­ne. Depuis la fin de la guer­re fro­ide, les lignes de par­ta­ge sur les décisi­ons poli­ti­ques ont de plus en plus reflé­té des clivages idéo­lo­gi­ques trans­na­tion­aux plu­tôt que géo­gra­phi­ques. La for­te frac­tu­re géo­gra­phi­que qui exis­te sur l’U­krai­ne est rare­ment obser­vée dans la poli­tique moder­ne de l’UE.

Une illus­tra­ti­on de cet­te divi­si­on est sur­ve­nue le 28 févri­er, lors­que les diri­ge­ants de la Bul­ga­rie, de la Répu­bli­que tchè­que, de l’Es­to­nie, de la Let­to­nie, de la Litua­nie, de la Polo­gne, de la Slo­va­quie et de la Slo­vé­nie ont appe­lé à accor­der immé­dia­te­ment à l’U­krai­ne le sta­tut de pays can­di­dat à l’UE. Ces voisins pro­ches sou­ti­en­nent en moy­enne 90% de la mise en œuvre de niveaux d’in­té­gra­ti­on plus pro­fonds avec l’U­krai­ne dans les débats par­le­men­taires, att­eignant même 96% dans le cas de la Polo­gne. Nous y trou­vons une gran­de unité par­mi les par­le­men­taires à tra­vers le temps et de tou­tes les allé­ge­an­ces poli­ti­ques sur la ques­ti­on. Cela est frap­pant comp­te tenu de la natu­re de plus en plus pola­ri­sée des espaces politiques.

Figu­re 3 : Appui moy­en à la pour­sui­te de l’in­té­gra­ti­on de l’U­krai­ne dans les décla­ra­ti­ons des mem­bres des par­le­ments nation­aux et du Par­le­ment européen

Remar­que : Le chif­fre indi­que le pour­cen­ta­ge de décla­ra­ti­ons fai­tes par des par­le­men­taires au sujet de l’in­té­gra­ti­on de l’U­krai­ne dans l’UE qui étai­ent favor­ables à une inté­gra­ti­on plus poussée.

Il y a trois rai­sons princi­pa­les à cet­te divi­si­on géo­gra­phi­que du sou­ti­en, qui sont tou­tes soli­de­ment ancrées dans des inté­rêts nation­aux plu­tôt qu’­eu­ro­péens. Pre­miè­re­ment, les États voisins de l’U­krai­ne ont une plus gran­de inter­dé­pen­dance : les pays voisins par­t­agent plus de liens éco­no­mi­ques, cul­tu­rels et his­to­ri­ques que les autres pays, et ils dépen­dent davan­ta­ge les uns des autres pour la sta­bi­li­té éco­no­mi­que et sociale.

Deu­xiè­me­ment, il y a la sécu­ri­té : à mes­u­re que les pays se sont inté­grés à l’U­ni­on euro­péen­ne, leurs fron­tiè­res natio­na­les sont deve­nues des fron­tiè­res euro­péen­nes, ce qui signi­fie de nou­veaux inves­tis­se­ments coû­teux dans les infra­st­ruc­tures et le per­son­nel fron­ta­liers, sans par­ler de la char­ge de pro­té­ger l’Eur­o­pe. Un nou­vel État membre à l’Est repous­se­rait cet­te fron­tiè­re et crée­rait une zone sécu­ri­sée ent­re les espaces inté­ri­eurs et exté­ri­eurs pour les anci­ens États mem­bres. Troi­siè­me­ment, il y a l’influ­ence : au fur et à mes­u­re que de nou­veaux pays rejoin­dront l’UE à l’Est, le cent­re de l’or­ga­ni­sa­ti­on poli­tique se dépla­ce­ra éga­le­ment vers l’Est, répar­tis­sant l’in­flu­ence plus uni­for­mé­ment dans les régi­ons européennes.

Cela signi­fie que l’U­krai­ne a de soli­des alliés à ses fron­tiè­res occi­den­ta­les. En tant que grou­pe, ils peu­vent mobi­li­ser un poids poli­tique important dans le lob­by­ing pour l’ad­hé­si­on de l’U­krai­ne à l’UE. Il exis­te cepen­dant des preu­ves d’un cer­tain recul : la Fran­ce et l’Al­lema­gne ont déjà ten­té de refro­idir les ambi­ti­ons expan­si­ves de leurs par­ten­aires ori­en­taux. La Fran­ce occupe actu­el­lement la pré­si­dence tour­n­an­te de l’UE, et elle pour­rait essay­er de blo­quer le pro­ces­sus jus­qu’à ce que les enjeux ne soi­ent pas si pres­sants, dans l’e­spoir de main­tenir la neu­tra­li­té de l’U­krai­ne com­me mon­naie d’é­chan­ge avec la Russie.

D’un aut­re côté, l’UE pour­rait ne pas être en mes­u­re d’i­gno­rer le sym­bo­lisme fort de tendre la main démo­cra­tique à l’un des der­niers pays euro­péens non mem­bres de l’UE qui est actu­el­lement atta­qué par une puis­sance auto­ri­taire. Un man­que de soli­da­ri­té dans ce cas pour­rait affec­ter la cré­di­bi­li­té de l’UE en tant que puis­sance régio­na­le, qui a déjà été tourmen­tée par le recul démo­cra­tique des États mem­bres et l’hé­si­ta­ti­on de l’UE à pour­suiv­re son expansion.

Si l’UE déci­de d’al­ler de l’a­vant avec une pre­miè­re étape, tel­le que l’oc­troi du sta­tut de can­di­dat à l’U­krai­ne, on s’at­ten­dra éga­le­ment à ce qu’el­le accé­lè­re la vites­se des négo­cia­ti­ons dans les Bal­kans occi­den­taux. Alors, est-ce une oppor­tu­ni­té pour les diri­ge­ants euro­péens de con­cré­ti­ser enfin le pro­jet d’uni­fi­ca­ti­on euro­péen­ne, ou cela s’a­vé­re­ra-t-il trop ambi­tieux au milieu d’u­ne guer­re et d’u­ne éven­tu­el­le cri­se éco­no­mi­que et éner­gé­tique sur le con­ti­nent ? Il est trop tôt pour le dire, mais les décisi­ons pri­ses dans les pro­chains jours et semai­nes s’a­vé­re­ront cer­tai­ne­ment essen­ti­el­les pour façon­ner l’a­ve­nir de l’é­lar­gis­se­ment de l’UE.

Remar­que : cet arti­cle don­ne le point de vue de l’au­teur, et non la posi­ti­on d’EU­ROPP – Euro­pean Poli­tics and Poli­cy ou de la Lon­don School of Economics. 

Cet arti­cle de blog a été publié pour la pre­miè­re fois le 16.03.2022 sur le site du blog LSE. Il a éga­le­ment été publié le 05.04.2022 sur nccr-on the move. L’ar­ti­cle sur la pla­te­for­me DeFac­to a été tra­du­it en fran­çais par Ali­na Datsii. Source de l’i­mage: Unsplash.com.

Marie-Eve Bélan­ger est cher­cheu­se seni­or au Cent­re d’étu­des com­pa­rées et inter­na­tio­na­les de l’ETH Zürich et au Dépar­te­ment de sci­ence poli­tique et rela­ti­ons inter­na­tio­na­les de l’Uni­ver­si­té de Genè­ve et con­tri­bue au pro­jet nccr – on the move The Impact of the COVID ‑19 Pan­dé­mie des dis­cours limitro­phes sur la migra­ti­on et la mobi­li­té en Euro­pe. Ses recher­ches actu­el­les por­tent sur la poli­ti­sa­ti­on des fron­tiè­res euro­péen­nes et l’ef­fet de la pan­dé­mie de Covid-19 sur les dis­cours sur les fron­tiè­res à tra­vers l’Europe.

 

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